4 février 2021
Le département des infrastructures (DI) a présenté jeudi 4 février 2021 une feuille de route qui vise à concrétiser la loi pour une mobilité cohérente et équilibrée (LMCE) à plus de 83% d'ici 2023. La section genevoise du TCS salue la présentation de cette feuille de route dévoilée en toute transparence et transmet son analyse, sa position sur différents points.
Le TCS milite de longue date pour favoriser une politique de mobilité en faveur des habitants et des activités économiques et culturelles qui font vivre Genève. C'est pourquoi nous saluons le travail du Département des infrastructures qui fait preuve de transparence en dévoilant ses intentions en matière de mobilité pour les trois prochaines années.
Voici notre constat et position à l'égard des points énoncés :
La mobilité sous ses différentes formes est une condition préalable à l’attractivité et à la compétitivité de notre canton. La prédominance des systèmes de transport publique dans les centres urbains ne doit pas exclure les autres formes de mobilité dans l’espace urbain. Il est donc important d’accorder la même priorité au déploiement de la ceinture urbaine pour le trafic individuel motorisé qu’aux aménagements pour la mobilité douce. Cela nécessite, en parallèle aux infrastructures routières et ferroviaires projetée, une gestion intelligente du trafic, des possibilités de stationnement maintenues, ainsi que des transports publics attrayants et conviviaux pour les usagers. En bref : il faut des offres séduisantes à la place d’une détérioration arbitraire de l’attractivité du trafic individuel. Il faut également tenir compte des nouveaux modes d’utilisation et des systèmes de propulsion alternatifs existants et futurs.
La politique engagée dans les parkings en ouvrage pour libérer des places de stationnement au profit des visiteurs et des riverains va dans le bon sens. Les places supprimées en surface doivent être compensées dans le respect du cadre légal en vigueur et en anticipant les besoins futurs, comme l’installation de bornes recharges publiques, par exemple.
Le déploiement rapide de la moyenne ceinture permettant de détourner le trafic de transit est une priorité et une condition sine qua non pour éviter d’importantes nuisances en hypercentre.
Le développement du 30 km/h dans l’hypercentre doit se faire dans le respect des normes fédérales, qui excluent l’introduction d’un 30 km/h généralisé en localité. Celui-ci ne résout pas le problème du bruit et ne fait que créer de nouveaux problèmes. Il peut en effet contribuer à reporter le trafic dans les quartiers avec, pour conséquence, une réduction de la qualité de vie et de la sécurité routière.
Argument sur le bruit : Une étude de l’OFROU montre que l’introduction de la limitation de 30 km/h peut conduire à une réduction du bruit uniquement si les mesures de trafic prises n’entrainent pas une rupture dans le style de conduite ou une conduite en vitesse inférieure. Ce qui est justement souvent le cas. L’efficacité des limitations à 30 km/h diminue rapidement à mesure que le nombre de grands véhicules, y compris ceux des transports publics, augmente. Pour cette raison, la pose de revêtements phono absorbants et la promotion de pneus silencieux sont des mesures plus efficaces pour résoudre le problème du bruit sur les axes principaux. Le comportement ayant une influence importante sur les émissions sonores, il est aussi nécessaire d'agir par le biais de campagnes de prévention et de sensibilisation.
Nous souhaitons être associés à la procédure de consultation prévue auprès des communes.