La généralisation du 30km/h en ville est au cœur du débat public. La position de la Section Neuchâtel du TCS est claire : pour nous, la vitesse de 30km/h en ville est une bonne chose, mais pas partout.
Si cette limitation a tout son sens dans les zones résidentielles, imposer le 30km/h à des axes principaux et de transit nous semble inadapté pour garantir une bonne cohabitation des différentes mobilités dans l’espace urbain. Ainsi, nous ne pourrions imaginer l’Avenue du 1er-Mars à Neuchâtel ou l’Avenue Léopold-Robert à La Chaux-de-Fonds être soumises à ce régime, par exemple.
Les expériences pratiques ont prouvé qu’imposer une limitation arbitraire à 30 km/h sur de tels axes provoque des reports de trafic dans des secteurs où celui-ci n’est pas souhaité. La limitation pénalise aussi l’attractivité des transports publics. Elle peut également gêner l’efficacité des organismes de secours.
Le bon sens avant tout
Selon nous, c’est avec bon sens qu’il faut choisir les tracés dont la vitesse doit être limitée, et non suivre une systématique absolue. Il s’agit aussi de faire respecter la hiérarchie du réseau routier, imposée par la législation fédérale. Ce principe a encore été renforcé dernièrement lorsque le Parlement fédéral a adopté une motion du député lucernois Peter Schilliger. Celle-ci vise à clairement préciser la désignation des routes et leur importance à l'intérieur des localités. Ceci dans le but d’éviter une généralisation arbitraire des limitations à 30km/h par les communes sur leur réseau routier.
En ville de Neuchâtel, le conseiller général et chef de groupe PLR Marc Rémy a tout récemment déposé, au nom du PLR, une interpellation « Hâte-toi lentement – Stop au dogmatisme du 30 km/h ! » qui va également dans ce sens. Celle-ci demande au Conseil communal de lister nominativement les routes qui demeureront à 50 km/h, les critères retenus pour justifier un abaissement de la vitesse de circulation et, surtout, le maintien absolu des axes structurants (soit les axes importants permettant d’arriver et de quitter Neuchâtel) à 50 km/h.
Nous saluons ces démarches politiques. De notre côté, nous continuons d’observer de près la situation dans notre canton et maintenons le dialogue avec les autorités cantonales et communales pour défendre les intérêts de l’ensemble des usagers de la route.
Population opposée
Pour rappel, en 2001, le peuple suisse avait largement voté contre la généralisation du 30 km/h en localité. Depuis, l’opinion de la population n’a pas changé. Le dernier sondage de l’institut LINK avait montré en mars 2023 que les deux-tiers des habitants des dix plus grandes villes de Suisse étaient opposés à la généralisation du 30 km/h en milieu urbain. Plusieurs villes ont déjà pourtant fait le pas, comme Fribourg, dont 60% du réseau routier communal – y compris des routes principales - est aujourd’hui limité à 30 km/h de jour comme de nuit, provoquant de vives réactions parmi la population.