Le portrait interne

Interview de Roger Stieger, directeur de TCS Ambulance Services à Zoug, ex-AlphaMedic, qui assure des transports de patients et patientes dans les cantons de Suisse alémanique. Alors qu’il a quitté Coire, sa ville d’origine, il y a 30 ans déjà, il vit désormais avec sa femme et ses deux filles adultes à Langnau am Albis.

Je viens du secteur de l’assurance. Pendant 20 ans, j’ai occupé des fonctions dirigeantes chez Generali ; j’ai d’ailleurs travaillé un temps au siège principal à Trieste, en Italie. Ce qui m’a intéressé, c’est la possibilité de changer les choses au sein du TCS, de pouvoir mettre en place de nouvelles structures. Et puis, la question du sens de mon travail était importante pour moi. Chaque jour, je sais que ce que je fais est nécessaire et apprécié.

C’est vrai, et j’en suis ravi. À l’été 2024, TCS Ambulance Services a reçu le label de qualité de l’Interassociation de sauvetage (IAS). L’assurance qualité des entreprises se chargeant des interventions secondaires (S3) et des transports de patients et patientes (S4) constitue l’un des principaux objectifs de l’IAS. C’est pourquoi elle a défini des lignes directrices spécifiques sur l’assurance et la promotion de la qualité, que nous suivons.

Nous disposons de huit sites en Suisse alémanique : quatre dans le canton de Zurich, et un dans chacun des cantons d’Argovie, de Bâle, de Lucerne et de Zoug. L’objectif est de pouvoir couvrir les transports sanitaires dans toute la Suisse alémanique. Dans ce cadre, nous allons partout où nous pouvons être utiles, généralement en soutien aux services de secours des cantons. Ce qui nous distingue, c’est notre niveau de qualité et notre disponibilité. La nuit et le week-end, nos services sont particulièrement demandés, car les prestataires sont moins nombreux. Notre taille actuelle et notre répartition sur la région nous permettent de gagner en efficacité et d’exploiter des synergies.

Nous travaillons en premier lieu pour des hôpitaux, des centres psychiatriques, des centres de rééducation ou des maisons de retraite. Pour tous ces établissements, la mise à disposition d’une solution rapide s’avère déterminante, et cela, 24h/24 et 7j/7, qu’il s’agisse d’un transport rapide d’un hôpital à un autre, ou d’un transfert plus long vers un centre de rééducation dans un autre canton. 

Outre ces transports classiques, nous assurons également les rapatriements pour la REGA ou le TCS lui-même, dans le cadre du Livret ETI. Ainsi, il peut arriver que nous devions aller chercher un patient ou une patiente sur son lieu de vacances en France et ramener cette personne en Suisse. Pour nos équipes, cela apporte une diversité bienvenue dans les missions et rend le métier passionnant.

80 personnes travaillent pour nous, et assument chaque jour avec une grande motivation leur mission de secours, que l’on sait très exigeante. Il était évident pour moi que je devais aussi véritablement connaître «le terrain». C’est pourquoi j’ai suivi la formation IAS 3 et j’interviens de manière opérationnelle au moins une fois par mois en tant qu’assistant de transport.

Je souhaite tendre vers une mobilité neutre en carbone. Sur nos 17 ambulances, 6 sont donc des véhicules électriques, même si cela représente encore un défi. Ces véhicules sont lourds et doivent parcourir chaque jour plusieurs centaines de kilomètres, ce qui pose des problèmes d’autonomie. Je suis toutefois convaincu que les batteries vont continuer de s’améliorer ou que d’autres modes de propulsion alternatifs se généraliseront.