Dès l’arrivée à l’aéroport international de Mascate, les visiteurs sont immédiatement immergés dans l’atmosphère envoûtante du pays. Des volutes d’encens, aux notes subtilement fumées, minérales et agrumées, accueillent les voyageurs. Cette précieuse résine, extraite du Boswellia sacra, un arbre que l’on trouve principalement dans la région du Dhofar au sud d’Oman, incarne à elle seule l’essence du pays, alliant chaleur et fraîcheur. Elle symbolise parfaitement les ambiances et les sensations qu’Oman a à offrir, un accueil idéal pour les amateurs de fragrances puissantes et affirmées, typiques du Moyen-Orient.
Le 1 er février, le soleil brille intensément sur Mascate, la capitale nichée au bord du golfe d’Oman. Après plusieurs heures de vol, la chaleur accablante se fait sentir, et les visages fatigués de notre groupe trahissent le choc thermique. Ahmad et Omran, nos guides pour ce séjour, s’en amusent: «Aujourd’hui, il fait agréable. En été, les températures dépassent souvent les 45 degrés!» En ce début d’année, il ne fait «que» 28 degrés…
Nous nous dirigeons rapidement vers une région plus tempérée, voire fraîche, à seulement deux heures de la capitale. A bord de 4×4 climatisés, nous empruntons des routes sinueuses défiant la gravité. Plus nous montons, plus la vue devient spectaculaire, révélant des chaînes de roches rouges et sombres jusqu’à notre arrivée au village de Wakan, perché à 1500 mètres d’altitude dans les monts Hajar. Ce massif abrite le plus haut sommet d’Oman, le Djebel Shams, culminant à 3018 mètres. Après un repos bien mérité au Sama Wakan Heritage Homes, nous explorons les montagnes environnantes, guidés par Ahmad et un habitant du village.
A chaque tournant, la vue sur les amas rocheux est époustouflante, offrant un cadre idéal pour les récits de nos guides, qui partagent leur savoir sur la flore locale et les sentiers de randonnée. Le chemin exige des chaussures adaptées, sous peine de glisser dangereusement. De retour à Wakan, nous gravissons les 720 marches qui mènent au sommet du village, longeant les aflaj, ces anciens canaux d’irrigation millénaires. Tout au long du parcours, la végétation, composée de palmiers-dattiers, de manguiers, mais surtout d’abricotiers et de grenadiers, réapparaît. Bien que ces derniers ne fleurissent qu’à partir de mars, les senteurs fruitées et douces agrémentent l’ascension. De retour, nous savourons la boisson nationale d’Oman: le lemon nana, une limonade rafraîchissante à la menthe broyée, qui deviendra un incontournable de notre séjour. Le repas du soir est une véritable expérience sensorielle, dominée par le biryani (riz, poulet, légumes et amandes) et le shuwa (agneau ou mouton cuit longuement). Pour clore le tout, des dattes accompagnées du kahwa, un café noir parfumé au safran, à l’eau de rose et à la cardamome, nous sont servies.
Le lendemain, nous partons tôt pour le Wadi Bani Awf, souvent surnommé le Grand Canyon d’Oman. Un wadi, ou oued, est un lit de rivière généralement asséché, qui peut soudainement se remplir en été. En route, nous faisons une halte à la Gorge du Serpent (Wadi Bimmah), un site au tracé sinueux qui, malgré son nom, n’a rien à voir avec les reptiles. Les parois rocheuses hautes et étroites invitent à l’exploration, mais il faut rester prudent et se renseigner auprès des autorités avant de s’y aventurer, pour éviter les crues soudaines. A bord de nos 4×4, nous grimpons dans les montagnes, et après un dénivelé considérable, le paysage révèle enfin le Wadi Bimmah, semblable à un gigantesque serpent ondulant au cœur des roches millénaires. A l’extrémité du Wadi Bani Awf, le village de Bilad Sayt se dresse, offrant une vue surprenante: un terrain de football d’un vert éclatant, contrastant avec les montagnes arides qui l’entourent.
Nous continuons notre ascension jusqu’à 2000 mètres d’altitude, sur une route escarpée, cette fois-ci en asphalte. A notre arrivée, à flanc de falaise, se trouve l’hôtel Alila Jabal Akhdar. Les chambres de ce complexe, à l’architecture inspirée des forts omanais, offrent une vue à couper le souffle sur les monts Hajar et un sentiment d’isolement flottant au-dessus du monde. Cette sensation est encore amplifiée à l’aube, lors de la via ferrata. Il ne s’agit plus simplement d’observer la falaise, mais de la toucher, la respirer et s’y agripper. Alors que la brume matinale se dissipe lentement, l’immensité de la paroi rocheuse devient grisante, mais jamais effrayante. Après ces sensations fortes, nous partons pour le Djebel Akhdar.
La marche à flanc de colline prend deux heures et permet de traverser les villages traditionnels d’Al Aqr, Al Ayn et Ash Shirayjah. En période de floraison, ces hameaux sont enveloppés d’un parfum de roses fraîches, mêlé à l’odeur du bois brûlé qui flotte dans l’air. Les habitants y préparent une spécialité locale: l’eau de rose, obtenue par un procédé unique. Contrairement à la distillation classique à la vapeur, les roses sont chauffées dans un pot placé dans un poêle à bois. Certaines fleurs brûlent légèrement, conférant à l’eau de rose de cette région des notes fumées distinctives. Pour profiter pleinement du spectacle de la floraison des roses, mieux vaut se rendre dans la région entre mars et la mi-mai.
Nous quittons les 1600 mètres d’altitude du Djebel Akhdar pour nous rendre dans le désert de Sharqiya, qui s’étend sur près de 200 kilomètres. La lumière en fin de journée y est presque lunaire. On se sent perdu dans ces dunes de sable, une sensation de liberté bienfaisante. Le soir venu, ce sont les feux de bois et les torches qui diffusent une lumière tamisée et des volutes de fumée parfumée. L’atmosphère est idéale pour accueillir des musiciens bédouins. Sur des harmonies vocales et des percussions, deux danseuses tournoient et virevoltent entre nous, laissant s’envoler un mélange parfumé typique du Moyen-Orient: la rose et du oud (une résine précieuse produite par l’arbre Aquilaria lorsqu’il est attaqué par un parasite). La musique, le feu et ce parfum à la fois doux et opulent font de cet instant un moment inoubliable. Lorsque la musique cesse et que le silence enveloppe à nouveau le désert, il est temps de lever les yeux vers le ciel depuis la confortable tente du Magic Camps Wahiba Sands et de se laisser emporter par ses pensées, en savourant déjà les nombreux souvenirs que ce voyage nous a offerts.
Après ce patchwork de paysages, retour à Mascate. Poser ses bagages à l’hôtel InterContinental s’avère idéal pour profiter d’un moment de détente avant de partir explorer la capitale. Il est l’un des premier hôtel à avoir été bâti à Mascate. Idéalement situé au bord de la mer, cet hébergement 5 étoiles offre tout ce dont on peut rêver : un confort moderne, un accès rapide à la belle plage de Qurum, une agréable piscine et un choix varié et raffiné de restaurants.
Direction ensuite la manufacture de la maison de parfums Amouage fondée en 1983 à la demande du sultan Qaboos ibn Saïd. «Le nom est composé du mot français ‹amour› et de l’arabe ‹amwaj›, qui signifie ‹vagues›», détaille Mark Tuka, global community manager pour la marque et jamais avare d’anecdotes sur Amouage ou la parfumerie en général. Que ce soit dans des flacons en forme de khandjar (le poignard traditionnel omanais) ou de la Grande mosquée du sultan Qaboos, les fragrances d’Amouage capturent l’essence même d’Oman. L’encens, la rose, l’oud, entre autres, sont travaillés avec une grande précision. En quarante ans, la marque a séduit un public mondial et attiré les plus grands parfumeurs, comme Alberto Morillas, Bertrand Duchauffour ou Nathalie Lorson. Bien que ces fragrances aient un prix, leurs senteurs évoquent à jamais les moments passés dans ce pays unique.
Ce voyage a été possible grâce au soutien d’Experience Oman.
Textes et photos: Jérôme Burgener
Oman Air propose quatre vols directs par semaine au départ de Zurich à destination de Mascate. Edelweiss Air assure également des vols saisonniers directs vers Mascate. D’autres compagnies aériennes complètent l’offre de vols vers le sultanat.
Boire et manger:
Hanging Terrace Lodge, Djebel Akhdar & Misfat Old House, Misfat: deux restaurants offrant de belles vues et une cuisine authentique.
Se loger:
Sama Wakan Heritage Homes: des maisons traditionnelles restaurées avec soin et élégance.
samaresorts.com/
Alila Jabal Akhdar: accroché à la falaise, le complexe offre une vue imprenable sur les montagnes. alilahotels.com/jabalakhdar
Magic Camps Wahiba Sands: en plein désert, les tentes allient confort moderne et immersion totale.
magic-camps.com/
InterContinental Mascate: un des premier hôtel à avoir été bâti à Mascate. Idéalement situé au bord de la mer.
www.ihg.com/intercontinental
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