Le troisième Tour de France Femmes aura lieu du 12 au 18 août, juste après les Jeux olympiques de Paris. La Genevoise Elise Chabbey sera de la partie, sauf imprévu. Car cela peut arriver dans le cyclisme. Par exemple l’équipe professionnelle qui emploie les coureurs envoie d’autres membres de l’équipe à une course, un virus joue les rabat-joie ou une chute brise les plus beaux espoirs. Dans l’effervescence de la course, il arrive que des coureurs se retrouvent à terre. Ainsi, Marlen Reusser, coureuse suisse de haut niveau et peut-être la meilleure contre-la-montre du monde, s’est fracturée la mâchoire lors du Tour des Flandres. Les chutes aux conséquences dramatiques, comme l’accident mortel de Gino Mäder lors du Tour de Suisse de l’année dernière, sont très rares. En revanche, les poignets ou clavicules cassés et les éraflures douloureuses sont presque routinières dans ce sport.
Dans un entretien avec le magazine «touring», Elise Chabbey, cycliste professionnelle, explique comment elle évalue les risques de son sport et quels sont ses objectifs en 2024, année extrêmement chargée après le TdS.
Elise, vous pratiquez un sport dangereux.
C’est malheureusement vrai. Plusieurs facteurs de risque se combinent. Vous roulez souvent en très grands groupes sur des routes étroites et parfois en mauvais état. Cela demande une concentration permanente, on roule roue contre roue, guidon contre guidon. Dès qu’une course entre dans sa phase décisive, il faut se placer à l’avant du peloton. Mais tout le monde veut être devant... C’est frénétique, on crie beaucoup!
Tout cela se passe à grande vitesse.
Oui, jusqu’à 50 km/h sur le plat, à plus de 80 dans les descentes. Mais ce n’est pas tout. Comme nous roulons si près les uns des autres dans le peloton, nous n’avons quasiment aucune visibilité sur la route devant nous. Les nids de poule ou les obstacles ne sont visibles qu’au dernier moment et il faut alors réagir très vite.
«Nous chutons trois ou quatre fois par année en moyenne. Ce n'est jamais très agréable.»
En tant que débutante relativement tardive, vous avez dû apprendre à rouler en peloton aussi serré?
J’ai trouvé cela plutôt facile. Entre autres parce que j’ai acquis une bonne perception de l’environnement grâce au canoë.
Combien de fois une cycliste professionnelle tombe-t-elle?
Trois ou quatre fois par an, on se retrouve à terre. Ce n’est jamais agréable, mais heureusement, j’ai été épargnée par les chutes graves jusqu’à présent. L’année dernière, lors de la Vuelta a España, je me suis cassé quelque chose pour la première fois. Après un crash dans le peloton, je me suis fracturé le scaphoïde.
Des chutes à l’entraînement?
Non, heureusement jamais!
Contrairement à la course, vous vous entraînez sur la voie publique. Vous sentez-vous en sécurité?
Plutôt oui, le sentiment est plutôt bon, notamment parce que la plupart des automobilistes se comportent de manière respectueuse. Cela dit, je roule généralement sur des routes secondaires et à des heures de faible circulation. Je veille également à toujours m’entraîner avec des vêtements bien visibles et des feux arrière.
Et vous êtes plus douée pour la conduite que les cyclistes amateurs.
C’est peut-être le cas, mais ce n’est pas forcément un problème. Chacun devrait rouler en fonction de ses capacités. Mais s’entraîner consciemment à prendre des virages et à freiner fort est certainement une bonne idée. Les cyclistes de course doivent en outre être capables d’attraper une gourde sans se balancer.
Pour les coureurs et les fans suisses, 2024 sera une année chargée en événements. Le Tour de Suisse et le Tour de France avec vous et Marlen Reusser, les Jeux olympiques et les Championnats du monde sur route à domicile.
Cela fait beaucoup de points forts potentiels. On ne peut certainement pas donner la même priorité à tout. Mais la course cycliste est un sport d’équipe, on ne roule pas que pour soi et on joue différents rôles dans l’équipe.
Vous ne décidez pas vous-même de vos objectifs pour chaque course?
La plupart des courses, nous les faisons en équipe professionnelle. Selon le type de course, les capacités et l’état physique, c’est tantôt l’une, tantôt l’autre qui est leader dans la formation. Ce serait bien si, en tant que suisse, je pouvais jouer un rôle de leader dans mon équipe Canyon/Sram lors du Tour de Suisse et du Tour de Romandie. Ce qui est intéressant, c’est la situation en course dans l’équipe nationale, aux championnats et aux Jeux olympiques. Ici, nous avons, Marlen Reusser et moi, deux coureuses avec des chances de victoire, mais des forces différentes. Cela ouvre des possibilités tactiques, nous pouvons nous aider en fonction de la situation.
Les fans suisses peuvent donc se réjouir de la course olympique?
Tout à fait. Mais pour moi, les Championnats du monde dans mon pays ont une importance similaire.
Portrait
Elise Chabbey est cycliste professionnelle depuis 2018, et dans l’équipe Canyon/Sram depuis 2020. Auparavant, elle a été canoéiste d’élite, coureuse de montagne et coureuse de fond. La Genevoise est diplômée en médecine. En 2021, elle a remporté une étape du Tour de Suisse, en 2022, elle a été championne du monde en relais mixte sur route et a décroché le titre de meilleure grimpeuse sur le Tour de Suisse 2023. Dans son équipe professionnelle, la jeune femme de 31 ans joue souvent le rôle d’aide précieuse et de «préparatrice de victoire» pour ses coéquipières.
Texte. Daniel Riesen
Photos: Sam Buchli, TCS
Texte. Daniel Riesen
Photos: Sam Buchli, TCS
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Le TCS de la partie
Dans le tumulte des courses cyclistes, beaucoup de choses sont difficiles à éviter. Dans la mesure du possible, les organisateurs font beaucoup pour minimiser les risques. C’est notamment le cas de l’équipe de sécurité à moto, qui sécurise les accès et guide les coureurs dans les coins difficiles. Mais il y a aussi les barrières, comme la centaine de tapis de protection que le TCS met à la disposition du Tour de Suisse (et, en septembre 2024, des Championnats du monde de cyclisme sur route à Zurich) dans le cadre d’un partenariat de sécurité. De plus, le TCS est présent dans le cortège de voitures qui précèdent les coureurs, avec un véhicule de la Patrouille TCS.
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